Accord historique entre la Turquie et l'Arménie
J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP
10/10/2009 | Mise à jour : 23:11 | Commentaires 44 | Ajouter à ma sélection
Le ministre arménien des Affaires étrangères Edouard Nalbandian (à gauche) et son homologue turc Ahmet Davutoglu se sont longuement serré la main. Derrière eux, Javier Solana, Micheline Calmy-Rey (cachée), Bernard Kouchner, Hillary Clinton et Sergueï Lavrov. Crédits photo : AFP
Après près d'un siècle d'hostilités, et un retard de dernière minute, les deux pays se sont engagés à établir des relations diplomatiques et à ouvrir leur frontière commune.
Les ministres des Affaires étrangères de Turquie et d'Arménie ont signé samedi soir à Zurich (Suisse) des accords historiques visant à normaliser leurs relations, hantées depuis près d'un siècle par le souvenir des massacres d'Arméniens. Le ministre arménien des Affaires étrangères Edouard Nalbandian et son homologue turc Ahmet Davutoglu se sont ensuite longuement serré la main avant de se congratuler chaudement avec la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, leurs homologues russes Sergueï Lavrov et français Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie européenne Javier Solana et la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.
La cérémonie a été retardée de près de trois heures et demie en raison d'une «difficulté de dernière minute» liée aux discours qui devaient être prononcés. Finalement, il a été décidé qu'aucune allocution ne serait prononcée pour régler le problème, a-t-on appris de source diplomatique turque. La cérémonie de signature des accords, prévue pour 17h00 à l'Université de Zurich, a finalement eu lieu à 20h20 après d'intenses conciliabules sous la houlette des délégations américaine et suisse.
Le litige a provoqué une véritable valse-hésitation durant l'après-midi: peu avant l'heure initialement prévue pour la cérémonie, la voiture qui transportait la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton vers l'Université a fait brusquement demi-tour pour revenir à l'hôtel où elle avait établi ses quartiers. Des conciliabules intenses se sont alors engagés avec le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires européennes et eurasiennes Phil Gordon. Le ministre arménien des Affaires étrangères et Hillary Clinton sont finalement arrivés à l'Université de Zurich avec plusieurs heures de retard sur l'horaire prévu.
«Pas de doute sur la réalité du génocide»
Les relations entre Turcs et Arméniens sont hantées depuis près d'un siècle par le souvenir des massacres et déportations d'Arméniens en 1915-1917 (plus d'un million et demi de morts, selon l'Arménie, 300.000 à 500.000 selon la Turquie, qui récuse le terme de génocide). Le conflit du Haut-Karabakh a encore envenimé le contentieux entre les deux pays. Au terme d'une guerre de six ans (de 1988 à 1994), Erevan a pris le contrôle de cette enclave peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan, allié de la Turquie qui a fermé en 1993 sa frontière avec l'Arménie en guise de représailles.
Dans ce contexte de ressentiments et de conflit, le rapprochement entre Ankara et Erevan se heurte à de profondes résistances dans les populations des deux pays ainsi que dans la diaspora arménienne. S'adressant solennellement à la nation samedi, le président arménien Serge Sarkissian a assuré qu'il n'y avait «pas d'alternative à l'établissement de relations, sans conditions préalables, avec la Turquie». «Avoir des relations avec la Turquie ne doit en aucune manière créer un doute sur la réalité du génocide (...) C'est un fait bien connu et qui doit être reconnu», a cependant insisté le président arménien au lendemain d'une manifestation à Erevan de plusieurs milliers d'opposants au rapprochement avec Ankara.
Samedi soir, l'opposition turque a déploré la signature de l'accord avec l'Arménie. «Je suis très triste. C'est un exemple d'abdication face aux pressions extérieures, c'est très inquiétant pour l'avenir de notre pays», a affirmé Onur Öymen, vice-président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), sur la télévision CNN-Türk. Regrettant l'absence, dans les documents signés samedi, de toute référence à la question du Haut-Karabakh, il a assuré que sa formation voterait contre leur ratification.
La Commission européenne, pour sa part, s'est félicitée «d'un pas courageux (...) vers la paix et la stabilité dans la région du sud du Caucase». Ces accords «ouvrent de nouvelles perspectives pour la résolution de conflits, a commenté la commissaire européenne en charge des Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. Côté américain on salué comme historiques ces accords.
» REPORTAGE - La difficile réconciliation entre Turcs et Arméniens
» Un compromis historique
» Les richesses énergétiques, enjeu de l'accord
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Hahahahaha! C'est contre-nature tout ça. Casstille
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source: lefigaro.fr
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