BIOLOGY: -Ecourter la vie des moustiques pour limiter les épidémies
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Grâce au transfert vers l'insecte d'une bactérie nommée Wolbachia,des biologistes ont pu diminuer de moitié la durée de vied'un moustique dans les conditions de laboratoire.
Crédit photo : James Jordan Sachant que seuls les insectes les plus âgés jouent un rôle dans la transmission des virus, des chercheurs ont réduit leur durée de vie de moitié en leur transférant une bactérie.
Les chercheurs savent déjà que ce sont les moustiques femelles qui piquent les humains, se contaminant éventuellement à leur contact avec le virus de la dengue ou le parasite du paludisme.
Ils savent également qu'après la piqûre, le virus de la dengue, par exemple, se propage dans le corps du moustique jusqu'aux glandes salivaires.
Et c'est seulement après que l'insecte peut transmettre le virus à un autre être humain, cette opération prenant deux semaines pour la dengue et la malaria.
Des biologistes de l'université australienne de Queensland ont donc eu l'idée de réduire l'espérance de vie des moustiques, puisque seuls les insectes les plus âgés jouent un rôle dans le développement des épidémies.
Le principe étant qu'un moustique qui vit moins longtemps infectera moins de monde.
Science 2 January 2009:Vol. 323. no. 5910, pp. 141 - 144DOI: 10.1126/science.1165326
Dans un article publié dans la revue Science, ils expliquent comment, grâce au transfert réussi d'une bactérie Wolbachia vers l'insecte, ils ont pu diminuer de moitié la durée de vie d'un moustique dans les conditions de laboratoire. Conor J. McMeniman et Roxanna Lane estiment qu'infecter les populations de moustiques par la bactérie Wolbachia pourrait être une bonne stratégie pour réduire la transmission de virus pathogènes.
Pour diminuer les épidémies, on avait déjà pensé s'attaquer à leurs vecteurs - donc aux moustiques - en utilisant des insecticides, des moustiquaires. Mais le problème, c'est que l'on n'a jamais réussi à se débarrasser complètement du moustique.
Et contrairement aux insecticides chimiques, cette technique d'injection de la bactérie ne devrait pas développer de résistance.
Infectés jusqu'à la 30e génération
Wolbachia est une bactérie naturelle qui diminue la durée de vie de la mouche drosophile, mais que l'on n'avait jamais réussi à transférer aux moustiques jusqu'à présent. Pour faciliter son transfert, les chercheurs ont donc adapté la bactérie en la «repiquant» par des passages répétés dans des cellules de moustique… qui ont duré trois ans.
Une fois la bactérie adaptée, ils l'ont injectée à des embryons de moustiques. Les adultes survivants ont été isolés, nourris, et se sont reproduits. Les chercheurs ont obtenu huit lignées de moustiques infectés : six se sont éteintes en moins de trois générations, et les deux autres sont restées stables et infectées jusqu'à la trentième génération. C'est sur ces dernières que les essais ont été faits. Les biologistes ont alors observé que les moustiques sains vivent deux mois, contre seulement un pour les insectes infectés par la bactérie.
Par ailleurs, le taux de transmission de la bactérie de mère en fille est de 99,74 % au premier cycle de reproduction et de 99,45 au troisième cycle. De plus, une femelle non infectée fécondée par un mâle infecté fait des œufs qui n'éclosent pas. Ces résultats de laboratoire sont très intéressants. On peut s'interroger cependant sur la manière dont ils pourront être exploités concrètement pour lutter contre les maladies transmises par les moustiques et qui font des ravages…
http://www.lefigaro.fr/sciences/2009/01/02/01008-20090102ARTFIG00227-ecourter-la-vie-des-moustiques-pour-limiter-les-epidemies-.php
Science 2 January 2009:Vol. 323. no. 5910, pp. 141 - 144DOI: 10.1126/science.1165326
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